C’est la notion de territoire qui régit l’œuvre de Baptiste Penin. Artiste et plasticien, il est avant tout chercheur. À travers ses œuvres nommées « Curiosités cartographiques », il nous transmet sa compréhension de l’espace qui l’entoure, du monde tel qu’il est aujourd’hui, à la fois immuable et en évolution permanente.
À partir de gigantesques cartes géographiques, Baptiste commence son exploration. Il observe, s’intéresse à des formes, des reliefs, des réseaux de routes et de fleuves jusqu’à trouver l’endroit juste : le lieu qui l’attirera en particulier par sa forme étrange ou familière et où sa créativité pourra s’épanouir. Au moyen d’une feuille de calque, il isole la partie choisie et extrait celle-ci avec minutie pour la retranscrire sur une feuille de papier, puis la perce alors à l’aiguille pour pouvoir “coudre” ces endroits. Baptiste offre alors à l’aide de ses fils de couture une continuité imaginaire et personnelle à la réalité géographique. Il vient donner son interprétation du littoral, de la mer, des réseaux, si bien que l’œuvre en devient abstraite.
La superposition de différents fils de couleur permet d’expérimenter la “profondeur” et l’accès aux détails. L’artiste nous livre un travail intime, nécessitant une centaine d’heures pour les grands formats, et nous oblige à nous arrêter un moment pour en observer les détails.
Les thèmes qu’il aborde sont le manque (les mers intérieures), l’isolement (les îles) et le « être ensemble » (les archipels). Sensible à notre époque du grand délitement, le sujet du lien lui est primordial.
Pendant longtemps adepte du noir et blanc, c’est sans s’en rendre compte que Baptiste est revenu à la couleur… lors de la naissance de son fils !