Christina Daher a grandi au cœur de la Vallée de Chevreuse, près des Vaux de Cernay : un endroit apprécié des pré-impressionnistes et connu pour ses cascades et rochers de grès. L’univers minéral tel que la pierre, les fragments de roches et les formes organiques la subjuguent. Une fascination qui l’amène à représenter cet univers sous toutes ses formes, en jouant avec les textures.

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L’ESSENCE, SA GENESE

✦ Quel est ton parcours et quel a été le déclic qui t’a amenée à l’art et à la création ?

Je suis née et je travaille à Paris. J’ai grandi au cœur de la Vallée de Chevreuse, près des Vaux de Cernay, un endroit apprécié des pré-impressionnistes et connu pour ses cascades et rochers de grès.
Je suis diplômée de Penninghen et de l’école Boulle. Je suis Directrice artistique et Designer.

Mon père a fait les beaux-arts. Il dessinait souvent à la maison. Je m’intéressais déjà petite à l’art. Nous avions quelques dessins de mon père et des tableaux de ma grand tante à la maison. Elle enseignait à l’école des Arts Décoratifs de Paris. Cela a clairement bercé mon enfance et a ouvert ma curiosité pour l’art. Adolescente, je passais beaucoup de mon temps libre à peindre dans ma chambre. Je n’allais pas toujours voir des expositions au musée car j’habitais à la campagne mais j’avais une collection de livres sur des peintres du 20ème siècle. J’étais passionnée par les peintures de Paul Klee, de Kandinsky, de Nicolas de Staël… J’aimais ces moments où je peignais, j’aimais cette solitude. Je peignais beaucoup, c’était devenu comme une obsession. Ma meilleure amie peignait également. On s’échangeait nos peintures et on exposait ensemble.
J’ai naturellement poursuivi mes études dans ce domaine et j’ai été diplômée de L’Esag Penninghen en 2004. J’ai, par passion pour l’image, travaillé pendant plus de 16 ans en tant que Directrice Artistique pour de grandes marques de luxe. J’ai dans ce cadre été amenée à travailler sur des campagnes de publicité d’envergure, à être entourée et à devoir coordonner de nombreux talents issus de corps de métier variés (photographes, réalisateurs, set-designers, illustrateurs…). J’avais envie de créer du « beau », de partager des images qui procurent des émotions à un large public. Malheureusement, avec l’avènement du tout-numérique, ce métier a pris un tournant qui ne me permettait plus de m’épanouir professionnellement. J’ai voulu explorer de nouveaux horizons : j’ai été diplômée de l’école Boulle et j’ai travaillé sur des projets d’aménagement intérieurs.

Depuis quelques années, mon besoin de créer m’a poussée à renouer avec mes premières amours, celles de la peinture.

✦ Comment en es-tu venue à travailler cette technique ?

J’ai commencé à peindre avec du sable suite au Covid. J’ai été confinée en Bretagne. Les plages etaient devenues désertes et des dunes se formaient naturellement . La nature reprenait ses droits . C’était sauvage et magnifique. En revenant à Paris, j’ai rejeté la ville , trop de bruit , trop de gens , trop de stress . Je me suis refugiée dans la peinture. J’avais un grand besoin de retrouver ce rapport au temps , ce rapport à la nature que j’avais eu de la chance de côtoyer pendant ces quelques mois. J’ai commencé à peindre les rochers de la Bretagne, des étendues, des échappées, des paysages imaginaires dans lesquels j’arrivais à me projeter et m’évader pour me sentir bien . J’ai eu besoin d’être au plus près de la nature, du minéral et peindre avec le sable s’est naturellement présenté .

✦ Quel est ton processus de création ? Quels sont tes outils ?

Lorsque je crée un tableau, il y a d’abord une longue phase de réflexion, de recherches qui sont clairement liées aux émotions que je peux ressentir à ce moment là. Puis vient la phase de dessins et de recherches colorielles. Pour cela je mélange des pigments naturels avec du sable dans des bocaux en verre. Je prépare mon dessin au crayon sur mon support et je viens coller le sable .

✦ Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations viennent essentiellement de la nature, des paysages de la Vallée de Chevreuse où j’ai grandi, de la Bretagne où je passe beaucoup de mon temps mais également de la vallée de la Qadisha, appelée la vallée sainte, un haut lieu du patrimoine naturel et spirituel libanais, avec ses paysages somptueux et ses rochers suspendus entre ciel et terre. J’ai toujours considéré que la voie qui mène à l’art passe par la nature et le respect que nous avons pour elle. Bien qu’abstraites, mes toiles évoquent des paysages. Existants ou non. Une abstraction qui touche presque parfois à un univers figuratif. Mon travail bouleverse délibérément la distinction entre abstraction et figuration. Les peintres qui m’inspirent sont Etel Adnan, Paul Klee, Nicolas de Staël, Anna Eva Bergman et Helen Frankenthaler.

✦ Décris-nous ton atelier, quel est ton environnement de travail et dans quelles conditions aimes-tu créer ?

Je viens de quitter tout récemment la petite chambre de bonne dans laquelle j’ai recommencé à peindre. J’ai la chance d’avoir maintenant un atelier plus grand, plus lumineux, qui me permet de travailler dans de meilleures conditions. J’ai besoin d’être dans ma bulle, c’est comme une meditation..

✦ Quelle est ta journée type ?

En général lorsque j’arrive à l’atelier j’ai déjà réfléchi à ce que j’ai envie de peindre. Mon idée est déjà conceptualisée et je me mets au travail assez rapidement. Souvent j’ecoute la radio ou des podcast mais ce que je prefere c’est le chant des oiseaux dans le jardin. Je ne m’éternise pas à faire de grandes pauses déjeuner car je n’aime pas être coupée pendant ma phase de travail. Souvent je ne réalise pas que les heures passent à une vitesse folle et qu’il est déjà temps de ranger mes pinceaux ..

✦ T’arrive-t-il de « rater » des œuvres ?

Oui bien sûr.. C’est assez subjectif mais je suis assez critique envers moi-même.

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SES INFLUENCES

✦ Quelle œuvre d’art choisirais-tu pour t’accompagner toute la vie ?

« Agrigente », 1954 de Nicolas de Staël.

✦ Quelle est l’exposition, l’artiste ou l’œuvre qui t’a le plus émue ?

Nicolas de Staël. Au MAM

Toute la série de tableaux « Agrigente ».  Ces compositions graphiques et ces couleurs incroyables qui contrastent avec l’histoire et la fin de vie brutale du peintre.

✦ Une pièce de mobilier design qui te fait rêver ?

La 522 Tokyo Lounge Chair de Charlotte Perriand.

Chaise longue avec une forme sinueuse et organique, réalisée en bambou.. Elle a été conçue lors de son séjour au Japon

✦ Un endroit qui t’inspire et te ressource ?

La Vallée de Chevreuse , là où j’ai grandi . Un besoin d’y retourner très souvent le week-end pour fuir l’agitation parisienne. Et lorsque j’ai davantage de temps je pars en Bretagne.

✦ Une couleur de prédilection ?

J’en ai deux. Les verts profonds et les roses poudrés.

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LAST BUT NOT LEAST !

✦ Avec ton expérience du monde de l’art, que dirais-tu à un artiste qui se lance aujourd’hui ?

Je lui dirais de s’écouter, de laisser ses intuitions guider sa créativité. De ne pas avoir peur de ne pas plaire. De suivre ses envies.

✦ Des projets à venir ?

Une importante commande pour un collectionneur particulier. Et une réflexion créative et technique sur la réalisation d’une fresque.

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