Experte en art moderne et contemporain, Laura Vargas est également une artiste et designer espagnole. Depuis 2015, c’est sous le nom de Kanica qu’elle brode sur toile des compositions originales aux influences modernistes. Inspirée par l’art, l’architecture et le design du XXe siècle, elle revisite les techniques traditionnelles de tissage et de broderie avec une patte très actuelle. Ses tableaux créés à partir de fibres naturelles se révèlent graphiques, épurés, avec un twist chaleureux.

Vous aimez ? Découvrez l’artiste
image

L’ESSENCE, SA GENESE

✦ Quel est ton parcours et ton rapport à l’art ?

Ma formation en histoire de l’art et mon expérience du marché de l’art m’ont donné envie de devenir une artiste pluridisciplinaire. Durant mes études d’histoire de l’art, j’ai découvert le travail d’Anni Albers et d’autres tisseurs de l’école du Bauhaus qui pensaient que chaque objet artisanal avait a le potentiel d’être de l’art. Par la suite, j’ai découvert les œuvres de l’artiste textile contemporaine Sheila Hicks. J’ai été subjuguée par ses recherches textiles transformées en véritables œuvres d’art. J’ai eu envie d’explorer ces notions moi-même et de les interpréter à ma façon en me concentrant sur l’art décoratif et le design.

✦ Quel a été le déclic qui t’a amené à l’art et à la création ?

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé créer des choses avec mes mains. J’ai donc toujours su que je souhaitais exercer un métier créatif et ce n’est qu’en 2015 que j’ai produit mon premier “Kanica” pour finalement décider, en 2018, de me concentrer exclusivement sur mes projets créatifs. A ce propos, j’en profite pour vous présenter Kanica … Mon alter ego artistique.

✦ Quel médium t’inspire le plus et pourquoi ?

J’ai une préférence pour les arts textiles. La broderie a quelque chose de très intime, méditatif et apaisant. C’est pourquoi j’ai trouvé ma voie artistique en travaillant la laine. Toutefois, mon travail a évolué au fil des années; je me suis ainsi essayé à différents matériaux, du tissage à la broderie, des petits aux grands formats, jusqu’à l’exploration d’autres disciplines comme avec mes amphores en terre-cuite ou mes pots en céramique.

✦ Quel est ton processus de création ?

J’aime débuter chacune de mes créations en partant d’un point d’inspiration précis comme un mobile de Calder, une citation d’un livre ou une visite d’exposition. De là, je dessine des croquis et réalise des maquettes en couleurs. Une fois que le résultat me convient, je commence à tracer les formes sur la toile qui me serviront de guide pour tisser le design.

✦ Tes œuvres sont-elles totalement abstraites ?

Je dirais qu’elles le sont toutes. Fidèle à mon attachement aux valeurs du Bauhaus, chacune de mes pièces explore le dialogue entre les formes et les couleurs.

✦ Quelle matière rêves-tu de travailler ?

Je rêve de travailler le cuir et d’autres fibres naturelles que la laine.

image
image
image
image
image

SES INFLUENCES

✦ Quelle œuvre d’art choisirais-tu pour t’accompagner toute la vie ?

C’est une question difficile. Ma liste est longue et variée en média et en époques mais je ne serais pas contre un « Concetto Spaziale » de Lucio Fontana chez moi ou une toile de Rothko.

✦ Quelle est l’exposition, artiste ou œuvre qui t’a le plus émue ?

La salle Claude Monet au Musée d’art Chichū, projet de la société Benesse, situé sur l’île de Naoshima au Japon et conçu par l’architecte Tadao Ando. Je pense que c’est l’un des musées les plus majestueux que je connaisse. J’ai encore des frissons quand je repense à cette salle.

✦ Une pièce de mobilier design qui te fait rêver ?

Je suis très fan de mobilier design surtout provenant de France, d’Italie et du Brésil. Je me verrais bien contempler mon Lucio Fontana confortablement installée sur une chaise longue Oscar Niemeyer.

✦ Un endroit qui t’inspire et te ressource ?

La nature, de manière générale, m’inspire énormément et permet de recharger mes batteries même si Rome reste ma ville préférée. Les lumières de cette ville sont magiques…et ne me lancez pas sur le sujet de la gastronomie locale !

✦ Une couleur de prédilection ?

J’adore travailler avec la couleur, et j’apprécie particulièrement la richesse et la texture des teintes naturelles des laines que j’utilise. Je n’ai pas une couleur favorite mais j’aime beaucoup celles que l’on trouve dans la nature comme le jaune moutarde, l’aubergine ou le bleu canard.

image
image

LAST BUT NOT LEAST !

✦ Quelle est la journée type de Kanica ?

Je n’ai pas vraiment de journée type. Mon quotidien est rythmé par les projets sur lesquels je travaille et leurs deadlines. Les seules choses que je fais tous les matins c’est de prendre un petit déjeuner, mon repas préféré, et de promener mon chien : Lucio. Ce petit temps me permet de respirer, me revigorer et planifier, en amont, ma journée dans ma tête. Certaines journées sont entièrement consacrées à l’envoi d’œuvres, certaines à peindre mes toiles et d’autres à tisser. Il m’arrive aussi de travailler sur des commandes personnalisées et même parfois de faire de la comptabilité ! Je n’ai jamais le temps de m’ennuyer.

✦ As-tu une anecdote que tu souhaiterais partager avec nos chers Wilovers ou un accident d’atelier qui s’est intégré à ta technique ?

Je n’ai pas vraiment intégré d’imprévus à ma technique mais j’ai énormément appris de mes erreurs. Par exemple, je n’utilise plus que des toiles en coton plutôt qu’en lin car l’aiguille les traverse plus facilement. Avant, je perdais en sensibilité dans mes doigts à cause de la force et la pression que je devais appliquer à l’aiguille !

✦ Avec ton expérience du monde de l’art, que dirais-tu à un artiste qui se lance aujourd’hui ?

Un jour, j’ai lu une citation « L’art prend du temps – Monet a commencé par faire pousser son jardin avant de le peindre ». Cela peut paraître cliché mais je crois sincèrement qu’il faut beaucoup de travail, de persévérance et de patience pour atteindre ses objectifs, quels qu’ils soient. La route est longue, parfois semée d’embûches et il peut être intimidant de voir tous ces artistes talentueux autour de soi.

Les réseaux sociaux qui exposent tout au grand jour tout en nous submergeant de beaucoup d’informations. OU talentueux. Les réseaux sociaux n’aident pas toujours en exposant tout au grand public et en nous submergeant d’informations. Les réseaux ne nous facilitent pas non plus la tâche avec cette volonté de tout exposer et ce flot continu d’informations. Mais, je pense qu’il est important de se concentrer sur son propre travail, trouver sa niche et surtout suivre son instinct. Tout au long de cette aventure, il est important de rester ouvert aux retours et suggestions ainsi que d’apprendre à s’adapter à l’environnement qui nous entoure.

✦ Quel est le rôle de Wilo & Grove dans l’évolution de ton parcours en tant qu’artiste ?

Ce qui est drôle c’est qu’il y a quelques années nous avons travaillé, avec Fanny et Olivia, dans le même bâtiment chez Christie’s à Paris sans savoir que nos chemins se croiseraient un jour…Le soutien et la confiance qu’elles accordent à mon travail et le fait qu’elles croient en moi ont une valeur inestimable à mes yeux. Cela a développé ma confiance en moi et m’a permis de grandir en tant qu’artiste, de construire ma technique et de continuer à faire ce que j’aime le plus.

image
image

Aucun produit dans le panier

Complétez votre panier

product
NOTRE LIVRE PUBLIé CHEZ FLAMMARION

Sortons l'art du cadre

Confirmer mon panier
0

Livraison sécurisée et/ou disponible à "L’Oasis"