Hubert Jouzeau a installé son atelier dans la villa du Lavoir à Paris, une cité artisanale réhabilitée pour les industries créatives et métiers d’art où il s’entoure de sa matière : la texture picturale. Moyen d’expression, porte de sortie, cette matière hybride invite les sens à la liesse spirituelle.

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L’ESSENCE, SA GENESE

✦ Quel est ton parcours et ton rapport à l’art ?

Pour ma part, les deux sont indissociables. J’ai grandi dans un environnement artistique, puis par des études d’arts plastiques et d’architecture. J’ai finalement toujours dessiné. Pour ma part, l’art est dans mon quotidien : la photo, la vidéo, la peinture, l’architecture, la danse, la musique… Tous ces univers sont comme des billes avec lesquelles on peut jouer, s’inspirer pour créer et raconter des histoires infinies. Dans ma pratique c’est aussi une matière, une texture et une odeur. Au début, vous êtes en état d’apprentissage et d’observation : vous aiguisez votre œil et votre approche de l’esthétique. Puis vient le jour où vous vous lancez et commencez à manipuler des matières, des couleurs et des outils. Certaines personnes peuvent vous accompagner au long de ce parcours pour vous aider ou conseiller : parents, professeurs, ami(e)s… Et un beau jour vous devenez indépendant : vous gribouillez ! La suite est encore plus longue et difficile. Trouver son identité, avoir une cohérence et s’affirmer, c’est avant tout énormément de travail.

✦ Quel a été le déclic qui t’a amené à l’art et à la création ?

Je ne suis pas certain de pouvoir parler de déclic mais plutôt d’un désir initial de faire voyager et d’accompagner le spectateur dans un univers que je lui crée de toute pièce. J’ai été amené à l’art le jour où j’ai été à la hauteur de mes exigences : atteindre le beau. Que ce soit beau n’est pas un objectif en soi, mais c’est le point de départ où je commence à me dire que la création devient intéressante.

✦ Quel est ton processus de création ?

Je voyage dans ma tête, des histoires que je me raconte et le processus créatif que cela actionne. C’est une mécanique. Je m’informe beaucoup, j’achète pas mal de livres, je collectionne beaucoup, je m’entoure d’objets et crée des histoires : c’est finalement très enfantin. Les palmiers c’est un peu la carte postale idéale, je les fais voyager un peu partout dans des décors différents : paysage végétal, rocheux, méditerranéen, urbain… avec un cadrage qui reprend celui de la photographie. Celui-ci est important car c’est ce qui va donner au tableau une note estivale et appeler à la contemplation.

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SES INFLUENCES

✦ Quelle œuvre d’art choisirais-tu pour t’accompagner toute la vie ?

Intérieur, rayon de soleil sur le sol de Hammershøi.

✦ Une pièce de mobilier design qui te fait rêver ?

Je ne crois pas en avoir car je ne suis pas très sensible au design contemporain. Si je devais choisir une pièce de mobilier ce serait forcément une pièce début XXe, chinée en salle de vente ou à Saint-Ouen. Probablement un bureau.

✦ Un endroit qui t’inspire et te ressource ?

En Sicile, je me ressource. Mon quotidien m’inspire. Ce qui est amusant avec ma collection de palmiers est que les gens s’imaginent que je voyage à travers le monde pour m’inspirer et produire autant. En réalité, c’est tout l’inverse. Je n’aime pas particulièrement voyager, et ma seule destination est la Sicile, tous les ans. Sans cela, je sors très peu de mon atelier. Mon quotidien est calqué sur mon travail.

✦ Une couleur de prédilection ?

Je n’en ai pas. À mes yeux, il n’y a que des nuances, des camaïeux. Si on parle des couleurs primaires, je les trouve atroces mais dès lors que l’on commence à les mélanger cela devient magique d’autant plus quand on vient y ajouter de l’or. Cela rend les couleurs très personnelles.

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LAST BUT NOT LEAST !

✦ Avec ton expérience du monde de l’art, que dirais-tu à un artiste qui se lance aujourd’hui ?

J’encourage tout le monde à s’initier aux arts plastiques, je pense que c’est bon pour soi et ça peut être très gratifiant. Devenir artiste, c’est autre chose, ce n’est pas du loisir créatif que l’on fait à la fin de sa journée. Le chemin est long, incertain et demande un travail quotidien et acharné. Je crois que c’est quelque chose que l’on a en soi ou pas. Pour ma part, être artiste est devenu un art de vivre. Je suis toujours aux aguets de tout ce qui peut alimenter mon travail, c’est aussi avoir une bonne maîtrise de ses outils, de son médium mais surtout obtenir un résultat qui incarne ce que l’on est et ce que l’on ressent : c’est une exploration personnelle sur le monde qui m’entoure.

✦ Quel est le rôle de Wilo & Grove dans l’évolution de ton parcours en tant qu’artiste ?

J’ai rencontré Fanny & Olivia en 2018. À l’époque, je travaillais principalement sur des recherches de matière autour de l’or et de la peinture que je proposais pour des projets d’aménagement intérieur, décors muraux… Quand elles ont débarqué dans mon premier atelier, elles ont carrément chiné, fouillé dans mes multiples carnets, cartons à dessin jusqu’à ce qu’elles en sortent un vieux dessin qui représente un palmier sur une grande architecture à l’armature quadrillée. Elles ont su miser sur le potentiel du palmier sur fond doré et c’est comme cela que notre aventure a commencé. La suite on la connaît : les palmiers ont eu du succès au cours des années et des pop-ups WILO, tout en évoluant avec mes autres recherches créatives et plastiques. Depuis 2017, j’ai produit plus d’une centaine de tableaux, c’est autant de personnes qui y ont trouvé une certaine poésie et ça c’est très réjouissant. Savoir qu’ils viennent tous du même endroit (mon atelier) et qu’ils se sont éparpillés absolument partout, chez des inconnus : c’est ce qui m’a plu dans le projet de WILO. Initier, accompagner en ouvrant les portes de l’art à tout le monde. Lorsque je reçois mes clients à l’atelier à qui je présente mes nouvelles créations, il m’arrive parfois d’entendre “Je ne comprends rien, cela ne me parle pas”. Ça pourrait être très vexant, mais en réalité, c’est là où ça devient intéressant car s’engage une conversation, un échange. On dépasse le stade du goût et des couleurs. Certains ont besoin d’un véritable accompagnement main dans la main. D’autres ont des coups de cœur foudroyants et parfois inexplicables.

✦ Des projets à venir ?

Actuellement je travaille sur un projet pour la Haute Couture mais également sur un projet de fresques et d’objets pour un décorateur.

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